Révéler l’art aux jeunes : expériences des collaborateur·trice·s

À l’occasion de la clôture de la médiation culturelle « Danse pour TOI ! », les deux collaborateur·trice·s du chorégraphe Ford Mckeown Larose, qui l’ont accompagné durant ces dernières semaines, se prêtent au jeu de nos questions et partagent leur ressenti sur cette expérience marquante.


Johnny Cortes est un acteur et réalisateur établi à Montréal. Dès ses 15 ans, il s'est passionné pour le théâtre, puis a parachevé sa formation à New York au Conservatoire Tom Todoroff en 2014. Il a collaboré à plusieurs productions télévisuelles au Québec et aux États-Unis. 

Pour le comédien, il est essentiel d'initier les jeunes à l'art. C’est ce qui l’a poussé à rejoindre l'aventure : « Je n'ai pas grandi avec l'art, je suis allé à sa rencontre et, avec Forward Movements dont c'est la mission, j'ai eu cette opportunité », confie-t-il. Bien que le nombre de participant·e·s ait fluctué au fil des semaines — un défi pour lui —, il valorise le désir des participant·e·s restant·e·s d’être pleinement présent·e·s. « Pour moi, il est crucial de souligner, en enseignant, que nous sommes ici pour nous amuser. Je ne suis pas là pour noter et dès que je ressens cette énergie, un lien de confiance s'établit. »

Dans le cadre du projet, Johnny enseigne avant tout la présence scénique, s'appuyant sur son expérience de comédien. Attentif à prendre en compte l'expérience, la sensibilité et les limites de chaque participant·e, il explique avoir progressé par étapes, en faisant preuve de patience dans son approche. Les exercices se déroulent en groupe, en binôme puis individuellement, permettant ainsi aux jeunes, pour qui c'est souvent la première expérience de jeu, de développer maîtrise et confiance. Il aborde également des exercices vocaux, car la timidité est souvent liée à la peur de sa propre voix. « Je les encourage à parler fort afin que leur corps s'habitue à s’entendre. »

Quant à ce que l'artiste retient de cette expérience, c'est la constance de la joie. « Je savais qu'ils et qu’elles étaient là pour de bonnes raisons. Ce que j'aime dans l'enseignement, c'est que mes élèves sont présent·e·s parce qu'ils et elles le désirent vraiment. Et j'espère que chacun·e conservera de cette expérience l'envie de poursuivre leur apprentissage et de continuer à danser. »

Joselande Josue est une jeune artiste de danse Hip-Hop et membre de Gem.In.I Movement, fondée en 2019. Après avoir enseigné au sein de la troupe de danse Hip-Hop de l'école secondaire Calixa-Lavallée, elle a développé un goût pour la transmission de son art. 

Elle s'est jointe à la médiation en tant que répétitrice, animée par le désir de partager son talent et de faire découvrir aux autres ce qu'elle a à offrir. « Au début, je ne pensais pas à l'enseignement, je me voyais plus dans l'interprétation. Mais voyant l'intérêt des gens pour ce que je propose, l'enseignement s'est imposé de lui-même. » Au contact des jeunes, elle se sent très à l'aise et partage : « Je donne un peu de moi-même et en retour, ils et elles font de même. »

Joselande souligne également un apprentissage important qui a influencé son expérience : « J'ai appris l'acceptation ces dernières semaines, à accueillir que les choses sont ce qu'elles sont, et ce, d'une manière positive. Peu importe ce qu'on veut partager avec le monde, il faut l'assumer pleinement. » Dans cette perspective, elle  « regarde ces jeunes avec admiration et curiosité. »

Pour elle, il est crucial de reconnaître chaque individu dans sa différence. Cela permet de créer un espace où chacun·e peut se valoriser et s’intégrer. Les moments partagés avec les jeunes ne sont pas seulement éducatifs, mais également sources de joie commune. Josie raconte l'un de ces instants privilégiés : « Quand on rit ensemble, c’est l’un de mes moments coup de cœur, car ça ajoute de la vie à l'expérience, nous ne sommes pas des robots. »

La danse, pour Joselande, dépasse le cadre d'une simple activité physique ou artistique ; elle constitue une véritable thérapie. « Pour moi, la danse est une forme de thérapie, même si cela peut être stressant de monter une chorégraphie, de la présenter, et d'essayer d'atteindre la perfection, je pense que dans tout cela, ça nous permet d'aller au-delà de nous-mêmes. » 

 

Rose Carine Henriquez

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