Explorer les dimensions de l'imaginaire

Le projet de médiation culturelle de Circuit-Est centre chorégraphique se déploie cette année sous le titre « Danse pour TOI ! », une invitation à placer ses désirs au centre de l'expérience. Pour cette édition, des jeunes bénéficiaires du programme TÉVA-DP du Centre de Réadaptation en Déficience Physique Raymond-Dewar Laurier rencontrent le chorégraphe et professeur de danse de rue Ford Mckeown Larose, cofondateur et directeur artistique de la compagnie Forward Movements. Habitué à travailler avec un public jeune à travers divers ateliers de médiation culturelle dans le quartier Saint-Michel, Ford puise dans son style artistique (Boogaloo/Popping), en encourageant les participant·es à explorer les différentes dimensions de leur imaginaire.


Une approche inclusive

Dans ce cadre, l'adaptation des méthodes d'enseignement devient cruciale pour répondre aux besoins spécifiques de ce public. « Il faut avoir une autre sensibilité, une autre forme de patience, souligne Ford. En tant qu’enseignant, j’essaie toujours de trouver les manières les plus universelles de transmettre. » 

Il insiste sur l'importance de partir des mouvements naturels humains pour faciliter l'assimilation des concepts, soulignant que son objectif principal est de permettre aux participant·es de se situer aisément dans l'apprentissage. « Je veux qu’il·elles se sentent prêt·es, qu’il·elles sachent ce qu’il·elles font et c’est pour cela que je reste dans des concepts et des idées de base. C’est plus facile d’ajouter un effet sur quelque chose que tu connais. »

Dans cette dynamique, Ford cherche à établir une connexion personnelle avec chaque participant·e, conscient des défis relationnels qui peuvent émerger. « J’essaie de voir comment, peu importe l’état dans lequel je me trouve, je peux avoir une énergie qui les mette en confiance. Je ne connais pas leurs vies personnelles, mais je sais que lorsque tu es hors norme, ta réalité est déjà difficile, donc il s’agit de créer une ambiance où personne n’est vraiment différent·e même si chacun·e possède sa manière de penser. » 

 

Le plaisir avant tout

Au cœur de cette expérience collective, l'accent est mis sur la création de souvenirs précieux et l'établissement de liens humains durables. Ford aspire à ce que les participant·es se souviennent non seulement des mouvements appris, mais surtout des moments mémorables partagés avec des personnes attentives à leur réalité. 

« Si on se réfère au titre du projet Danse pour TOI !, explique-t-il, je vais prendre tout ce que ces jeunes ont et le mettre dans un cadre scénique et les inviter à se l’approprier. J’enseigne les mouvements pour que l’on crée quelque chose. Le mouvement parfait ne m’intéresse pas. » Cette approche encourage l'expression personnelle et la créativité des participant·es, plutôt que de se concentrer uniquement sur la perfection technique. 

 

Se nourrir du collectif:  « it takes a village » 

Au cours de la médiation artistique, une multitude de talents viennent enrichir les ateliers. Lors de la première semaine, Johnny Cortes, comédien et metteur en scène, a apporté son expertise en jeu et en présence scénique, des compétences essentielles pour toute performance artistique.

Selon Ford, chaque intervenant apporte une énergie unique et complémentaire à l'ensemble, offrant une diversité et une richesse enrichissante pour les jeunes participant·es. Cette approche collaborative crée un environnement stimulant où les participant·es peuvent se sentir inspirés. « C’est aussi rafraîchissant. C’est sûr que les jeunes ont besoin d’un port d’attache et autour de cela, il y a d’autres personnes qui vont s’impliquer ici et là en espérant qu’un attachement se crée. »

Le chorégraphe reconnaît que parfois, les idées les plus innovantes et stimulantes émergent de l'échange et de la cocréation avec d'autres artistes. « Parfois, le meilleur de ce que je connais vient de quelqu'un d’autre. »

Au-delà de la transmission de mouvements, l'essence de la médiation culturelle réside dans sa capacité à transcender les frontières disciplinaires et à nourrir l'imagination. « Inconsciemment, ce que je vais leur enseigner va les aider pour autre chose, c’est une façon de réimaginer le monde. C’est de leur faire comprendre comment leur imaginaire peut les servir. »

L’objectif de cette médiation culturelle réside dans l'éveil d'une conscience créative chez les jeunes, une conscience qui transcende non seulement les frontières de l'atelier, mais également leurs propres limites personnelles.

 

Rose Carine Henriquez

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1 commentaire

  1. Estelle Landsheere

    Très belles photos et captures des jeunes adultes.
    merci pour cette collaboration!

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