


Et pourtant, je suis indépendante, autonome, forte et ambitieuse. Je veux sauver le monde. Je chemine sinueusement dans mon quotidien, toujours le cœur gai. Perchée sur mes chaussures de salsa, je bouge mon bassin et mes jambes comme si demain n’arrivera jamais. Mon éducation me mène à pousser les réflexions toujours plus loin. Un beau jour je rencontre le FÉMINISME qui changera ma vie et ma vision du monde à jamais. Ce mot me donne un sentiment d’appartenance, une vision plus claire de ce que je veux pour mon avenir : me battre bec et ongles pour mon indépendance. Lorsque je voyage pour la première fois au Québec, je tombe en amour. Coup de foudre entre mes valeurs et celle d’un pays, de gens, de sourires, d’un accent et d’une multitude de possibilités. Revenir en Suisse est un choc à ma propre culture, je sens que je n’y ai plus ma place, un autre avenir m’appelle outre Atlantique. Je finis mon bac en Travail Social, je reviens à Montréal pour y voir mes ami.e.s, m’inscrire à l’université, je rencontre un Québécois dans un bar et tout est de plus en plus évident. Ma place est ici, nulle part ailleurs.
Sur la scène de la salle Jeanne-Renaud au Centre chorégraphique Circuit-Est le 15 juin dernier, j’ai raconté ma solitude et mes peurs d’avoir à affronter le monde avec mes bras difformes. J’ai raconté mon désir d’être entourée et comprise par mes pairs. J’ai dansé les rencontres qui ont changé ma vie à jamais, l’amour qu’on peut ressentir à la vision d’un regard qui dit « je sais ». ELLES savent. ELLES comprennent.
Grâce à VOUS, je donne un sens à ma vie, à ma carrière et à mon avenir. JE SAIS OÙ JE VAIS, et j’y vais en dansant. Merci.
Tendrement vôtre,
Gwendoline
Ouah !, c’est beau.
Très joli texte, émouvant je te remercie de le partager!
Merci pour ce magnifique partage, riche de vérité Gwendoline. Suzanne
Il a 30 ans, un choc émotionnel m’est tombé dessus ! Une petite fille m’a été donnée par le ciel avec de petits bras difformes. Mon premier enfant ! Un mois s’écoule pour me réveiller de ce terrible cauchemar. Dès cet instant, avec son papa, nous avons tout mis en œuvre pour qu’elle puisse avoir une vie « normale » si je puis m’exprimer ainsi. Physio, ergo, chirurgie, etc… À 8 ans cette petite fille me demanda : maman, pourquoi mes bras ne sont pas comme mes amis ? J’en aurais pleuré ! Mais il fallait être fort, donc je lui répondis que chaque être, chaque plante, chaque arbre est différent, et que la beauté vient de l’intérieur et aussi de la différence.
Cette image, a fait sont chemin jusqu’à aujourd’hui, alors que cette petite fille est une femme aujourd’hui.
L’acceptation de la différence est un long chemin. Je souhaite de tout mon cœur que tu l’ai atteint MA FILLE ❤️
Oh ! Merci pour ton partage, je suis émue !
Oooh ma belle Gwendoline… ton texte est magnifique.
Gwendoline….quelle belle plume tu as.
Tes bras ne sont pas difformes. Ils sont toi…Tu es belle et tu danse merveilleusement bien. J’ai été bouleversée par ta façon de danser. Et, je ne suis pas la seule.
Merci pour ta générosité de corps et de cœur….