Des créateurs et créatrices en herbe

Il est encore une fois le temps de se réunir à l’occasion de l’atelier chorégraphique ON danse Le Petit Continental!, en cette soirée du 31 mars. Je profite d’une arrivée en avance afin de rencontrer deux participant·es, Jack et Juliette, pour une entrevue décontractée.

Depuis peu, une nouvelle tangente s’installe au sein de l’atelier. En sus de la chorégraphie initiale, les participant·es sont invité·es à prendre part à la création. En petits groupes, ils et elles puisent dans leur imaginaire pour mettre sur pied leur propre lexique de mouvement. Quelle forme cela prendra-t-il ? Nous ne le savons pas encore. Ce qui est sûr, c’est qu’un casse-tête festif sera monté à partir de ces séries de mouvements en quatre temps qu’ils et elles nous auront concoctés. 

Donc, en plus de leur rôle de créateur et de créatrice, les participant·es devront également enseigner leur partition à leurs camarades. Cela devient tout de suite plus difficile de trouver son chemin dans l’art de la pédagogie, comme l’exprime Juliette qui trouve confrontant qu’une attention soudaine soit dirigée vers elle. Quant à Jack, il y voit une grande responsabilité. Nous avons poursuivi la discussion avec eux afin de prendre le pouls de leur expérience. 

Quelles étaient vos attentes face à l’atelier ? 

Jack : Qu’on éprouve du plaisir, que tout le monde puisse en bénéficier de cette expérience de travailler ensemble et de réaliser un projet collectif dont on peut être fier. 

Juliette : Personnellement, ce serait pour reconnecter avec une passion. J’ai pratiqué la danse de mes 4 à 15 ans et demi. J’ai arrêté pour des raisons de santé, donc c’est de recommencer de manière saine et juste éprouver du plaisir. 

Jusqu’à présent, qu’est-ce qui vous a marqué le plus dans l’expérience ?

Jack : C’est de voir la manière dont tout le monde hésitait au début et là, c’est presque naturel, il y a vraiment cette évolution dans la confiance envers les mouvements. 

Juliette : Sur un aspect plus personnel, c’est vraiment la mémoire du corps et des muscles. Le fait d’avoir arrêté de danser puis de reprendre, on peut voir à quel point notre corps s’en souvient. L’enseignement est fait aussi pour que ce soit facile à apprendre, on se fait encourager, ça enlève l’anxiété.

Et qu’est-ce qui vous paraît le plus difficile ?

Jack : Il y a certains mouvements où il faut fournir un effort pour se rappeler ce qui vient après. Il y a vraiment un défi dans la mémorisation. Par exemple, on jette notre jambe en haut et il faut que je me souvienne qu’à ce moment-là, je dois enchaîner le prochain mouvement. 

Juliette : On a aussi appris en condensé et très rapidement. Les mouvements et les comptes de la musique sont les plus difficiles pour moi. Il y a une partie dans la chorégraphie où le rythme change tout d’un coup, ça devient plus lent et il faut que tu ajustes rapidement. Je n’ai plus cet automatisme. Je ne réalisais pas tout ce que ça demandait au cerveau. 

Ce n’est pas votre première fois aux ateliers d’Espace Transition, pourquoi continuer à revenir ? 

Juliette : Je souhaitais vraiment reconnecter avec la danse dans un cadre thérapeutique afin d’être accompagnée, c’est ça qui me plait. C’est pour ça que j’ai continué et je ne suis pas déçue et j’ai enfin du fun en danse, ce que je n’avais plus depuis longtemps. En plus, ça nous permet de nous retrouver avec des personnes qui ont la même fibre artistique que nous, je trouve ça fun de sortir de notre environnement habituel. 

Jack : Je suis aux études à temps plein, je travaille à temps partiel, je gère le journal étudiant de mon CÉGEP. Pour moi, Espace Transition, c’est vraiment une distraction. Je m’en sers pour me divertir, pour éprouver du plaisir avec d’autres jeunes de mon âge. En même temps, ce que je trouve de bien, c’est lorsqu’on fait Espace Transition une fois, on a tendance à continuer parce que ça devient notre routine. 

Comment décrieriez-vous le spectacle à d’autres personnes ? 

Jack : Je dirais que la chorégraphie qu’on fait est vraiment désignée pour les personnes qui débutent comme nous. J’apprends en même temps que tout le monde, ce que je vis en ce moment, c’est une découverte ! 

Juliette : Ça a un bel effet de groupe, la musique est entraînante, on est dynamique. La chorégraphie est vraiment le fun. Oui, c’est difficile, en plus avec les masques, mais on a du plaisir. Tu vois les gens bouger et tu as le goût de bouger avec eux.

 

Par Rose Carine Henriquez
Rédactrice

Le groupe © Circuit-Est centre chorégraphique

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